Une formation de 200 heures, en quatre semaines, à l’autre bout du monde (ou presque). A quoi s’attendre?
Cette question, je ne me la suis pas vraiment posée en m’inscrivant. J’avais juste l’intuition que c’était la bonne école pour moi.
Et j’ai eu bien raison!
Le yoga est devenu tellement populaire que des formations de professeurs fleurissent partout. Et comme tout, la qualité comme le contenu varient d’une formation à l’autre. D’ailleurs, ces écoles l’ont bien compris : grâce à Internet, les candidats intéressés ont une mine d’informations énorme et le site présentant l’école est une vitrine qu’il faut soigner.
Evidemment, une formation de 200 heures sur quatre semaines, le calcul est rapide : 50 heures par semaine! Utile de préciser que c’est plutôt intensif aussi bien physiquement qu’intellectuellement? Mais j’ai vraiment apprécié cette formule. En plus d’être dans un environnement complètement nouveau, on vit, respire, mange et dort yoga et c’est l’idéal en immersion totale.
En Inde? Quel meilleur endroit que le berceau du yoga pour y suivre une formation? Aucun autre, vraiment. En tous cas avec Samyak (oui vous avez compris à quel point je suis enthousiaste au sujet de mon école ahah). Alors oui, l’Inde, c’est l’inconnu, l’aventure mais ça se fait très bien même en voyageant seule (je suis rentrée en un morceau). Il faut juste garder l’esprit ouvert et se préparer un peu à certaines choses : la notion du temps des Indiens n’est pas la même que la nôtre, voyager dans le pays est une vraie aventure et école de la patience, se préparer à un certain harcèlement commercial (surtout à Delhi : on vous prend les bagages des mains et hop non ce n’est pas le chauffeur mais un « porteur » de bagages qui veut un « tip », ah oui il faut payer le rabatteur en plus du chauffeur de taxi – et souvent plus cher -, le prix de la course double car le prix annoncé ne comptait pas les bagages ; le touriste occidental est un porte-monnaie et je sais que ça peut vraiment choquer mais il faut juste hausser le ton et tout rentre dans l’odre dès que l’on montre son désaccord), s’habituer aux regards insistants des hommes (surtout comme moi si vous êtes blonde, aux yeux bleus et à la peau blanche – jackpot ; j’ai même croisé un ou deux regards de femmes qui m’auraient bien scalpée ou écorchée vive lol) et aussi à être sollicitée pour être prise en photo à leurs côtés (on peut refuser sans problème et surtout malgré quelques plans drague, je n’ai jamais été « agressée » verbalement ou physiquement, un simple non suffit donc pas de panique)…
Donc avec de la patience et un peu de caractère, l’Inde devient un pays merveilleux à découvrir. J’ai appris quasiment autant au contact de la population que lors des cours dispensés dans le cadre de la formation. J’ai eu la chance de séjourner dans un petit village à 2 kilomètres de Mac Leod Ganj, lieu de résidence du Dalai Lama (oui il ne vit pas à Dharamsala comme tout le monde le croit mais à Mac Leod Gnaj, située à environ 10 kms de Dharamsala). Lieu habitué aux touristes « cool » (plutôt du type babacool et non touristes avec appareil photo et chaussures de rando si vous voyez ce que je veux dire) et influencé par la présence tibétaine, les occidentaux se mêlent aux indiens et aux tibétains (civils comme moines). On y trouve de tout donc inutile de prendre des tonnes de bagages, même de l’eau courante (bon bah toujours chaude c’est vrai), des restos, des cybercafés, des boutiques de souvenirs, vêtements, chaussures etc… et des tuk tuks, taxis et des gens adorables qui parlent très bien anglais ouf 😉
Revenons à la formation…
A quoi ressemble une journée type?
6h30-7h : chants Védiques (si si on chante ensemble)
7h – 9h : pratique d’Ashtanga Vinyasa Yoga – Première Série (la 1ere semaine : pratique « partielle » de la première série avec introduction progressive de la totalité des postures ; la 2e semaine : pratique de la première série en intégralité avec variantes sur les postures les plus difficiles et selon le niveau de chacun ; la 3e semaine : pratique en style Mysore, auto-pratique à son propre rythme calqué sur sa respiration ; la 4e semaine : c’est nous qui prenons les commandes)
9h _ 10h30 : petit-déjeuner
10h30 – 11h30 : cours de philosophie ( sujets abordés très variés : les yoga sutras de Patanjali, les huit membres du yoga, le pranayama, l’anatomie, les chakras… )
11h30 – 12h45 : méthodologie d’enseignement (on reprend les postures de la première série d’ashtanga une à une en étudiant le bon alignement et les ajustements à réaliser sur les élèves pour corriger une mauvaise posture ou pour accompagner et approfondir l’étirement, le prof nous montre et ensuite on exécute la posture avec le bon alignement puis on ajuste son voisin)
12h45 – 14h : le cours en groupe (eh oui dès le 2e jour, chaque étudiant enseigne à son tour une séquence donnée la veille au groupe. Les deux premières semaines, il s’agit de séquences d’ashtanga de plus en plus longues et la troisième, on crée sa séquence courte de vinyasa flow avec pour thème la créativité ou un thème physique : les abdos, l’ouverture des hanches ou des épaules…)
14h-16h30 : déjeuner et temps libre
16h30 – 18h : pratique de Vinyasa Flow avec pranayama et méditation ( la quatrième semaine : c’est à notre tour d’enseigner une classe entière de Vinyasa Flow que nous avons au préalable créée sur papier et avec l’aval du prof)
18h-18h30 : chants et questions divers, débats etc…
19h30 : dîner et la journée est terminée …
Alors oui, ça fait de belles journées, sans compter le travail personnel (bah oui la séquence que nous enseignons, il faut la préparer minutieusement quand même) mais aussi de longues pauses qui permettent de se reposer, se retrouver, se balader, travailler, souffler et surtout digérer ahah. Et surtout le 7e jour est off, un peu de repos et surtout du temps libre pour faire les touristes, visiter les alentours et acheter des souvenirs).
Et sinon les gros plus de Samyak?
– une équipe pédagogique formidable : de jeunes professeurs passionnées de yoga et qui ont étudié pendant des années tout ce qu’ils nous enseignent. C’est une chose de transmettre le contenu de livres, c’en est une autre de l’appliquer au quotidien et de répondre à nos questions très concrètes. Ils vivent et respirent le style de vie yogique mais avec une approche moderne et ouverte. La majorité des étudiants qui viennent ont un style de vie occidental et on découvre qu’on peut parfaitement vivre yogi dans le monde moderne, aimer les jolies choses ou même gagner de l’argent!
All4samyakyoga
– l’impression de faire partie d’une famille : les profs mangent avec nous et sont disponibles pour nous accueillir, répondre à plein de questions et ce soutien ne s’arrête pas avec la formation mais continue. Aucune question n’est taboue et on débat de tout. On sent vraiment qu’ils sont passionnés et que ce style de vie les comble tellement qu’ils veulent juste que nous le découvrions et que nous le transmettions par la suite avec le même enthousiasme. Un prof de yoga doit pratiquer ce qu’il enseigne sinon il n’est pas crédible.
– un encadrement de la pratique très pro : l’enseignement est dense mais progressif. On sent que tout est étudié pour nous faire progresser aussi bien en tant que pratiquant que futur enseignant. Les profs ont ce regard expérimenté qui cerne tout de suite le niveau de l’élève et ce qu’il est capable de faire. J’ai atteint un niveau dans certaines postures que j’aurais cru mettre des années à atteindre et j’ai la voie toute tracée pour réussir les autres. Je me souviens la première semaine d’avoir été atterrée : à chaque posture vue en détail, je m’apercevais que je la pratiquais avec le mauvais alignement! J’ai appris tellement après et surtout l’humilité, je ne savais rien quand je suis arrivée, j’ai appris un peu pendant et tellement encore après…
– un vrai changement en moi : j’ai d’abord abordé le yoga comme un entrainement physique. Ce ‘est que récemment, poussée par la curiosité, que j’ai pu découvrir le style de vie yogique et tenter de le mettre en pratique. Cette formation a été l’occasion de me remettre en cause, autant sur le tapis qu’en dehors, de réfléchir et de changer. Ce n’est pas un lavage de cerveau mais apprendre à se connaître soi, à reconnaître nos faiblesses et en faire une force… L’approche de l’enseignement théorique est très libre : on peut le prendre comme l’on veut, une histoire, une réalité ou une jolie fable… Le tout est de comprendre et d’y réfléchir.
– parlons sous : le coût de la formation est clairement annoncé sur le site de Samyak. Pour l’Inde, il comprend le gite et le couvert 6 jours sur 7. IL faut bien sûr ajouter le coût du voyage. Le coût de la vie en Inde est très modique et on peut vraiment en profiter même avec un budget serré. Le coût total du voyage n’a pas atteint le coût d’une formation en Europe, voire en France car il faut souvent ajouter à cette formation le logement sur place. Donc oui, en plus de vouloir découvrir l’Inde et d’apprendre à la source, l’argument financier a été décisif. Je ne regrette absolument pas mon choix. J’ai reçu une formation d »une qualité rare, rencontré des gens formidables et surtout ce n’est que le début de quelque chose de nouveau…
Enfin, j’étais partie pour améliorer ma pratique et être encadrée. Mon objectif a été pleinement rempli car je pratique maintenant avec l’alignement requis et en toute sécurité. Et un jour, je passerai à la deuxième série hihi (jour pas si lointain en fait). Je n’étais absolument pas partie pour devenir prof de yoga ou changer de vie professionnelle, voire avoir un complément de revenu mais mon diplôme en poche, j’ai changé d’avis. Je ne sais pas comment, ni quand mais je veux transmettre ce que j’ai reçu et surtout partager ce que la découverte du yoga m’a apportée, m’apporte et m’apportera dans la vie et ça, je le ressens comme un devoir. J’espère le faire un petit peu par le biais de ce blog.
En conclusion, si vous me lisez et envisagez une formation, courez vous inscrire à Samyak. Les formations peuvent être suivies selon l’époque de l’année, à Dharamsala (Inde du nord), dans le Kerala (Inde du Sud), Bali, Paris. Il y a deux formations : une en Ashtanga/Vinyasa et une en Hatha. N’hésitez pas à poser des questions via le formulaire de contact (même en français, une des profs, Stéphanie, est française et de précieux conseils) ou même directement à moi, je vous mettrai en contact. Je tenais à préciser qu’il s’agit d’un avis purement objectif et libre. Non, ce n’est pas un billet sponsorisé mais spontané!
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